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On a pensé à tort que la femme africaine émancipée c’est la femme qui a été à l’école occidentale, qui sait manier une ou plusieurs langues étrangères, qui est titulaire de plusieurs diplômes, qui porte des pantalons, qui sait faire certaines choses jadis réservées aux hommes (comme conduire une voiture, exercer un métier comme la maçonnerie…), etc. C’est sur cette compréhension erronée de la question de l’émancipation que se sont cristallisés la plupart des combats sensés faire de la femme une actrice épanouie prête pour le développement de sa société !

C’est une erreur monumentale et au regard des réalités vécues dans la société africaine par rapport à la femme, on est en droit de se demander si un jour nous aurons beaucoup de femmes africaines réellement émancipées.

En effet, la situation autour de la femme en Afrique reste entièrement préoccupante. Nous laissons, d’emblée de côté, les femmes dites analphabètes  ou illettrées. Comparée sous certains angles à la femme instruite, la situation de la femme dite analphabète paraît encore plus reluisante. Nous ne pouvons pas nous étendre pour le moment sur cette donne.

On a mis un point d’honneur à envoyer beaucoup de femmes, en Afrique, à l’école. C’est un effort louable qu’il faut toujours encourager et soutenir. Mais l’école, contrairement à ce à quoi on pouvait s’attendre, s’est peu préoccupée de dessiller les yeux aux femmes ou beaucoup de femmes africaines ont refusé d’accepter la lumière et, malgré des décennies passées à étudier, sont restées sous le poids des pesanteurs sociologiques, du qu’en-dira-t-on, des préjugés sociaux. Pour beaucoup d’entre ces femmes instruites c’est malheureusement le cas en ce 21ème siècle. On a instruit la femme mais on n’a pas réussi à élever son niveau de conscience au point d’en faire un être responsable, capable, vrai acteur du développement de sa cité comme l’homme. On l’a instruite dans la peur tout en lui faisant savoir que son destin ne saurait se jouer sans l’homme sous l’autorité de qui elle doit mener son existence !

Deux exemples qui font pleurer…

Exemple 1 : l’orientation de la femme après ses études ou sa formation

Quand les parents se sont échinés de longues années durant pour les études et la formation de leurs enfants (filles comme garçons) et que ces derniers ont obtenu leur parchemin, la pression est mise sur la jeune fille pour qu’elle aille se marier pendant que le garçon est encouragé à aller chercher un emploi. Dans la plupart des cas en Afrique, presque tout le monde s’accorde à ce que la fille, après sa formation, aille trouver mari. Si vous n’avez jamais fait attention à ce phénomène, regardez maintenant autour de vous et vous ne nous démentirez pas ! C’est presque une exigence sociale : « Qu’attends-tu pour te marier ? » ; « Tu ne nous as pas encore présenté quelqu’un ! » ; « Regarde, toutes les filles de ta génération ont déjà trois, quatre, cinq… enfants » ; « Le temps passe ; n’as-tu trouvé personne ? », etc. Donc, au lieu de permettre à la fille de jouir un tant soit peu du fruit de sa formation et de commencer à s’affirmer réellement, c’est un foyer conjugal qui reste son point de chute… C’est comme si son destin doit rester coller à celui d’un homme, quel que soit son niveau ; sans un homme dans sa vie, la femme africaine est considérée comme une honte sociale !!! Où se trouve alors l’émancipation ?

Exemple 2 : l’époux ou le gagne-pain, il faut choisir !

Dans beaucoup de cas, occuper un emploi n’est pas quelque chose de spontané pour une femme instruite ici en Afrique. Pour aller travailler, elle doit avoir la caution de son mari ou de son fiancé. Sa volonté d’aller travailler doit cadrer avec celle de son homme. Souvent, il est peu loisible aux hommes de permettre à leur femme de travailler, en tout cas hors de la maison bien qu’ils soient conscients qu’ils sont incapables de faire, seuls, face aux charges du foyer. Dans certains milieux on estime qu’une femme qui travaille et qui gagne de l’argent ne respecte plus son époux, ne se soumet plus à ses ordres, prend de l’autonomie et tente de gouverner sa vie. Ceci est très mal vu. Il arrive aussi que, pour un oui ou pour un non, le mari interdise à sa femme de continuer à occuper son emploi. Selon des raisons qui ne sont connues bien souvent que de lui seul, il lui demande de choisir entre son travail et sa vie conjugale. Généralement, les maris obtiennent le soutien de presque tout le monde, y compris celui de la belle famille. On met la pression à la pauvre femme en lui disant en plein jour que « le mari passe avant le job » et qu’elle doit d’abord écouter son mari. Il est souvent impossible à la femme de s’opposer à toute cette armée de personnes et, à la fin, elle est obligée de ranger son travail. Dans certains cas, par la suite, l’époux allègue des alibis et finit pas divorcer de la pauvre dame qui se retrouve en l’air, hors du foyer, après avoir abandonné son travail sur injonction de son mari.

Non, instruire la femme africaine ne l’émancipe pas forcément. Bien au contraire, dans les milieux ruraux où l’ONG VOLDEB est appelée à travailler, on rencontre plein de femmes (analphabètes) qui sont plus épanouies, plus responsables et même plus autonomes (bizarre, non) que les femmes bardées de grands diplômes.

La société africaine reste malade, malade et encore malade de la situation peu enviable faite à la femme qui, comparée à celle de l’autre côté de la mer, est décontractée, libre, battante et travailleuse, responsable de ses choix et de sa vie, et sûre de ce qu’elle fait…

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« Voici le jeûne auquel je prends plaisir : Détache les chaînes de la méchanceté, Dénoue les liens de la servitude, Renvoie libres les opprimés, Et que l’on rompe toute espèce de joug ; Partage ton pain avec celui qui a faim, Et fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile ; Si tu vois un homme nu, couvre-le, Et ne te détourne pas de ton semblable. » (Esaïe 58 : 6-7)

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